C’est un projet tourné vers l’absurde, construit à la manière d’un jeu, posant la question de ce qu’est l’identité d’un individu aujourd’hui.
Dans la recherche de notre propre vocabulaire esthétique, il est nécessaire de questionner son corps et son esprit, de redéfinir les codes du genre, de faire la chirurgie de la cartographie épidermique, la redéfinir et la recréer, révérer son corps et son esprit.
Considérer l’ornement et l’agrément non plus comme un surplus superflu mais les utiliser avec honnêteté : il s’agit d’ajouter pour se choisir. Le corps définit les bases et non les limites de la création esthétique.
Sous forme d’un jeu, symbole d’une société représentée, et de l’évolution d’un personnage, chaque partie rebat les cartes : avancer sans l’angoisse de la faute, de la déviation, du raté. L’idée est de perdre pour gagner, mourir pour renaitre : se sentir à la fois comme un corps non défini, mais en constante évolution.
La collection se décompose en trois binômes et un arbitre. Chaque binôme se trouve à un moment de la partie, dans la logique d’un parcours de jeu, et plus l’on va vers le terme de la partie, plus l’on s’approche de l’ultra-personnalisation. Et l’hyper-individu est alors celui qui est parvenu à jouer jusqu’au bout.
L’arbitre, lui, lance le jeu et le ceint.

Dans la main, une carte du tarot de Marseille, vieillie. Avant de dire l’avenir, elle exhale son passé : papier jauni tout en osmanthus absolu et cypriol cœur, reliés par du santal blanc australien. La fine pellicule de plastique se décolle. L’arcane se dévoile. Effluves orientaux de paille de riz qui ornent son masque ou encore évocations d’un saké brûlant : la silhouette se dessine, étrangère et guerrière, ange d’hier.