Les blockhaus et les ruines d’architecture industrielle, réminiscences d’un passé proche, ébranlent par leur aspect tragique. La contemplation de leur massivité donne naissance à un vestiaire mixte ; les silhouettes s’imposent monolithiques et semblent figées. La suavité des gravures d’accessoires ainsi que les imprimés photographiques nous affranchissent alors de cette pesanteur.

Certaines langues ont un nom spécifique pour décrire la couleur de la mer, un mélange vert-bleu-gris. La nôtre, non, mais on a son parfum, en vert-bleu-gris. Imaginez une plage du Nord. À marée basse, le vent apporte le sel et une trace de varech. C’est vert, bouffée aromatique par la présence de sauge sclarée et d’absolu algue. Vert plus sombre encore : le patchouli. C’est bleu, en raison d’un accord marin ozonique rehaussé d’aldéhydes et de gingembre. C’est gris, comme le béton des blockhaus qui ponctuent les étendues sablonneuses des plages désertées. Sensation de roche crayeuse dans des volutes d’encens. Par contraste, l’air de la terre est sec, chaud, gourmand, tant il se nourrit de vanille, de fève tonka, et d’un cuir Saffiano™, presque animal.