Le camouflage ne se limite ni aux imprimés militaires ni aux animaux qui changent de couleur afin de se cacher de leurs prédateurs. Son sens initial et sa finalité sont la dissimulation. Au-delà du simple motif, le camouflage devient alors une démarche à part entière, développant des moyens qui altèrent ou estompent l’apparence afin de passer inaperçu.

Ce projet dépasse le seul principe de dissimulation. Il s’agit d’aborder des pièces emblématiques d’un vestiaire accepté comme celui de la « dissimulation » qui adoube le t-shirt blanc, le trench-coat, le col roulé ou encore le Levi’s 501. Ces pièces deviennent alors « masques », autant du corps que de la personnalité du porteur, voire de sa position sociale. Ces remaniements composent une nouvelle syntaxe.

Ces stéréotypes vestimentaires sont revisités et réétudiés de façon à les faire parler plutôt que de les laisser silencieux.

Tissu invisible mais qui tout autant camoufle, le parfum peut se faire seconde peau. Certains ingrédients rappellent mieux que d’autres la douceur salée de nos épidermes. Notons parmi eux le musc au passé animal mais à l’identité désormais propre, l’iris, à l’écho poudré cosmétique, ou encore la tubéreuse plus opulente, plus offerte, plus désirante. Une reconstitution magnifiée, à l’image du parfum volé de Jean-Baptiste Grenouille.