C’est un espace, un intervalle, un entre-deux restreint, délimité mais empli de vide qui ne prend vie qu’au moment de l’essayage.

Dans cet écrin impersonnel s’improvisent en toute intimité les gestes de l’habillage. Progressivement, la silhouette se dépareille, les vêtements se succèdent, s’empilent, s’amassent. Il n’y a plus d’ordre ni de sens. C’est une métamorphose incessante ponctuée de pauses, d’instants figés où l’on tente de se (re)connaître. C’est le temps de l’expérimentation : on se teste, on se cherche, on se perd, on se découvre de nouveaux contours... 

Dans cette parenthèse intemporelle, la collection déploie des pièces iconiques que les gestes et les astuces d’enfilage remodèlent. Ce vestiaire, désormais évolutif, multiplie les possibilités de combinaisons et de façons de porter favorisant l’appropriation personnelle. Ainsi, le jeans, le t-shirt, le tailleur se jouent de leur apparente simplicité et, conservant les codes, les matières et les couleurs qui leurs sont propres, concentrent sur la coupe l’enjeu de la collection : permettre au porteur de ressentir une grande liberté dans ses gestes d’habillage au quotidien.

Propice au changement d’état, le thé infusé d’essence de bergamote figure le seuil olfactif de la cabine de transformation. A l’intérieur de ce cocon, le corps, les vêtements se font pâte à modeler, aux notes d’amande amère et d’héliotrope. Vanille et fève tonka prolongent naturellement cette métamorphose en douceur. On sculpte, on cisèle, on burine la forme, libre de genre. La sublimation s’achève dans un cœur de bois de cèdre accompagné d’ambres modernes, pulsants.