Compositions après compositions, le vêtement se fait abstraction, paysage. La superposition des pièces compose un cycle de variations colorées du noir jusqu’au blanc. Le cycle des saisons, le rythme de la nature et les attractions magnétiques sont en phase avec cette nouvelle tentative de définir un « vêtement sensible ». L’héritage, l’histoire, la mémoire et la trace se logent dans chacune de leurs interstices et leur dessinent des contours invisibles formant la cartographie d’une constellation. Blanc sacré, noir cendré, beige lacté, du lunaire au solaire, les pièces jouent une partition déclinable, presque à l’infini.
Composer un parfum comme on constitue un trousseau : pour accompagner la femme, longtemps. Chemin de métamorphose, de révélation, d’incertitude. Pour l’heure tout est promesse encore. Dès lors, blanc et noir, ombre et lumière se juxtaposent. Une matière condense ce face-à-face : l’osmanthus. Souveraine en Chine, où l’arbre généalogique de Céline Shen s’épanouit pour moitié, cette fleur marie délicatement des notes abricotées solaires et des notes cuirées plus sombres. Cuir encore, le bien nommé Suederal™ et la vanille CO2. Foncés, toujours, le patchouli et l’oliban, aussi appelé encens véritable. Enfin, du côté de l’éclat : le bourgeon de cassis récolté au sortir de l’hiver, quand point le nouveau jour. De belles matières pour un cocon de chrysalide.