Qu’il soit artisan ou ouvrier, l’homme qui fabrique se réalise dans la pratique du travail manuel. Pragmatique même quand il s’habille, il s’équipe et se protège solidement. C’est de l’ingéniosité de son attirail que découlent les pièces multifonctions et réversibles de ce vestiaire féminin. Une touche d’ironie à la manière du cinéaste américain Wes Anderson (Grand Budapest Hotel) allège les larges carrures.
Sous la pulpe des doigts épaisse et pourtant sensible, se succèdent les daims souples. Leurs couleurs tranchent avec l’atelier pour décor. À ces nuances franches répondent les matières olfactives. Il y a de l’animal dans ces notes-là. Ocre : l’osmanthus, calice aux effluves abricotés, porte en lui des traces plus
tannées. Orange : le cœur de carotte donne du croquant mais aussi une patine irisée. Vert : la feuille de figuier, végétale légèrement fruitée, n’oublie pas de rappeler la peau laiteuse. Au fond, en fond, on retrouve l’établi boisé, la structure de cèdre sec aux évocations de mine de crayon soutenue par un styrax pyrogéné, résine charnelle au caractère légèrement brûlé. De peaux en peaux, le cuir est travaillé, humanisé.